J’ai lu l’article
publié par le Toronto Star sur les raisons de la démission de Richard Morse,
cousin et proche collaborateur du président Martelly. Pour beaucoup cette démission
ne recelait de grande importance car M. Morse n’était pas forcement une
personne très en vue au gouvernement. Mais, a mes yeux, la démission d’un homme
considère comme un grand proche de Martelly et l’ayant supporté des le début de
sa candidature était à questionner.
J’ai eu la chance
de participer à une réunion à la primature sur la question de l’eau en
Haïti ; M. Morse y était présent car il travaillait à ce moment sur des
canaux d’irrigations et de drainages. Son intervention sur le sujet en question
était simple et laissait entrevoir une personnalité non encombre par les
lourdeurs politiques et désireux d’accomplir sa tache au service du peuple Haïtien. Une simplicité si flagrante que je me suis
demande si ce monsieur était a sa place.
Les raisons de sa
démission avancés par le chanteur a fini par révéler une réalité
incontestable ; le gouvernement Martelly a choisi la direction de la continuité
dans sa gestion de la chose publique. Le changement tant prôné est mort.
Pour bien
comprendre cette conclusion, il faudra revenir aux élections. Apres une arrivée
au pouvoir, l’élu se retrouve souvent face à deux courants : un courant de
proches qui croient sincèrement que leur champion est différent et peut changer
les choses et un courant de vautours politiques dont le but est de perpétuer le
système en place. Le premier courant essaie de sauvegarder l’humanité de l’élu,
le second désire en faire une bête politique avec la sauvegarde du pouvoir
comme seule boussole.
Cette histoire de
faux chèques qui n’a jamais été adressé prouve comme l’avance M. Morse que le
pouvoir en place a décidé d’embrasser [la corruption]. Mais le pourquoi s’avère
bien plus intéressant ; le pouvoir en place a sans doute réalisé (pendant
que Morse rêvait d’un monde idéal) qu’il avait besoin de cette forme de
corruption pour satisfaire des partisans et garder une certaine stabilité. Car
voyez bien, les partis politiques bien structurés avec des volontaires électoraux
n’existent pas en Haïti. Ces prétendus activistes politiques qui ont aidé
Martelly à gagner le pouvoir doivent être rémunérés. M. Morse a oublié que
« depi ou nan eskwad, fok ou al bay jounen ».
En d’autres
termes, le courant des proches auquel appartient M. Morse a perdu sa bataille
des les élections. Une autre actrice à
s’être endormie et à s’être surpris à rêver est l’ancienne ministre de l’économie
Mme Jean Marie qui affirme avoir démissionné a cause du manque de support de ses pairs. L’affirmation en
elle-même prouve qu’elle ne dit pas tout car ses pairs n’ont pas le pouvoir de
ne pas la supporter ; une seule phrase du premier ministre ou du président
aurait suffi pour ramener tous les ministres à l’ordre. Ainsi il est clair que
cette dernière a démissionné car elle n’avait plus le support de Martelly ou de
Lamothe dans sa lutte pour l’instauration d’un peu d’ordre dans les affaires de
l’état. Une lutte que M.Lamothe lui-même a prétendu porter ; Mme Jean
Marie a sans doute rêver elle aussi, comme monsieur Morse que le changement
était a l’ordre du jour, à tort.
Le pouvoir en
place a donc décidé de jouer le jeu politico politicienne en s’adonnant à des
formes de corruption que les pouvoirs successifs ont mises en place comme
vecteur de survie politique. Emplois fictifs, paiement de groupes
patibulaires, corruption, tous les coups sont bons pour calmer et satisfaire
les siens. Et pendant que Richard Morse s’endormait dans un rêve d’une volonté réelle
de changement, le président Martelly s’installait dans une réalité où la continuité
de la corruption devenait la marche à suivre.