Saturday, April 20, 2013

Pendant que Richard Morse dormait…La corruption s'installait.




J’ai lu l’article publié par le Toronto Star sur les raisons de la démission de Richard Morse, cousin et proche collaborateur du président Martelly. Pour beaucoup cette démission ne recelait de grande importance car M. Morse n’était pas forcement une personne très en vue au gouvernement. Mais, a mes yeux, la démission d’un homme considère comme un grand proche de Martelly et l’ayant supporté des le début de sa candidature était à questionner.

J’ai eu la chance de participer à une réunion à la primature sur la question de l’eau en Haïti ; M. Morse y était présent car il travaillait à ce moment sur des canaux d’irrigations et de drainages. Son intervention sur le sujet en question était simple et laissait entrevoir une personnalité non encombre par les lourdeurs politiques et désireux d’accomplir sa tache au service du peuple Haïtien.  Une simplicité si flagrante que je me suis demande si ce monsieur était a sa place.

Les raisons de sa démission avancés par le chanteur a fini par révéler une réalité incontestable ; le gouvernement Martelly a choisi la direction de la continuité dans sa gestion de la chose publique. Le changement tant prôné est mort.

Pour bien comprendre cette conclusion, il faudra revenir aux élections. Apres une arrivée au pouvoir, l’élu se retrouve souvent face à deux courants : un courant de proches qui croient sincèrement que leur champion est différent et peut changer les choses et un courant de vautours politiques dont le but est de perpétuer le système en place. Le premier courant essaie de sauvegarder l’humanité de l’élu, le second désire en faire une bête politique avec la sauvegarde du pouvoir comme seule boussole.

Cette histoire de faux chèques qui n’a jamais été adressé prouve comme l’avance M. Morse que le pouvoir en place a décidé d’embrasser [la corruption]. Mais le pourquoi s’avère bien plus intéressant ; le pouvoir en place a sans doute réalisé (pendant que Morse rêvait d’un monde idéal) qu’il avait besoin de cette forme de corruption pour satisfaire des partisans et garder une certaine stabilité. Car voyez bien, les partis politiques bien structurés avec des volontaires électoraux n’existent pas en Haïti. Ces prétendus activistes politiques qui ont aidé Martelly à gagner le pouvoir doivent être rémunérés. M. Morse a oublié que «  depi ou nan eskwad, fok ou al bay jounen ».

En d’autres termes, le courant des proches auquel appartient M. Morse a perdu sa bataille des les élections. Une autre actrice  à s’être endormie et à s’être surpris à rêver est l’ancienne ministre de l’économie Mme Jean Marie qui affirme avoir démissionné a cause du manque  de support de ses pairs. L’affirmation en elle-même prouve qu’elle ne dit pas tout car ses pairs n’ont pas le pouvoir de ne pas la supporter ; une seule phrase du premier ministre ou du président aurait suffi pour ramener tous les ministres à l’ordre. Ainsi il est clair que cette dernière a démissionné car elle n’avait plus le support de Martelly ou de Lamothe dans sa lutte pour l’instauration d’un peu d’ordre dans les affaires de l’état. Une lutte que M.Lamothe lui-même a prétendu porter ; Mme Jean Marie a sans doute rêver elle aussi, comme monsieur Morse que le changement était a l’ordre du jour, à tort.

Le pouvoir en place a donc décidé de jouer le jeu politico politicienne en s’adonnant à des formes de corruption que les pouvoirs successifs ont mises en place comme vecteur de survie politique. Emplois fictifs, paiement de groupes patibulaires, corruption, tous les coups sont bons pour calmer et satisfaire les siens. Et pendant que Richard Morse s’endormait dans un rêve d’une volonté réelle de changement, le président Martelly s’installait dans une réalité où la continuité de la corruption devenait la marche à suivre.