Il y a quelque jours, le premier ministre
Laurent Lamothe a annoncé sa nouvelle croisade; la lutte contre la corruption.
Il est important de mentionner que la corruption est un fléau qui gangrène
notre pays depuis sa naissance donc la lutte contre la corruption est un combat
qu'il faut mener à tout prix. Toutefois, en politique, il est toujours
important de questionner le timing de ces grandes croisades, de ces grands
projets. On se demande alors pourquoi le gouvernement a attendu si longtemps
pour mener une lutte qu'elle avait déjà désignée durant sa campagne comme une
grande priorité. Deux évidences sont indéniables :
La
première est que le gouvernement est essoufflé. A l'image d'un Martelly
marchant de l'aéroport au palais national, le pouvoir en place a choisi, dès
ses débuts, de projeter une image de dynamisme. Du programme d'éducation
gratuite aux programmes d'Ede pep, il a choisi de multiplier les annonces de
nouveaux programmes et initiatives à un rythme tellement effréné que pour
beaucoup, le gouvernement s'est enfermé dans une spirale démagogique. Ces
programmes sont assez intéressants en eux mêmes mais au lieu de les renforcer
pour leur permettre de toucher un maximum de gens, le gouvernement en crée
d'autres; ce qui laisse une impression d'égarement. Aujourd'hui. Le
gouvernement n’a sans doute plus l'argent pour créer d'autres programmes, alors
elle s'est choisie une cause noble pour perpétuer l'impression qu'elle continue
de travailler, sans pour autant dépenser beaucoup d'argent ; la lutte
contre la corruption
La seconde
évidence est que le gouvernement est en train de se désillusionner. Le pouvoir
têt kalé a pensé que ses multiples voyages a l'étranger et ses opérations de
séduction de l'internationale lui permettraient d'attirer des
investissements étranger dont il a tant besoin pour développer le pays et créer
les boulots qu'il avait promis. L'un des grands obstacles, à part les
instabilités, est la corruption. Le dernier rapport de la Transparency
International n'a pas flatté l’image d’Haïti et il est clair que les
investisseurs ne voudront pas venir dans un pays qui est réputé pour être
corrompu. Il est devenu évident que pour séduire ces investisseurs étrangers,
le gouvernement Martelly/Lamothe est obligé d’envoyer des signaux clairs que Haïti est prêt a mettre
de l’ordre dans l’arène des affaires ; la lutte contre la corruption est
un bon début.
Cette
désillusion s'accompagne même d’un certain désespoir, a l'image du président
qui annonce au début de l'année que le tourisme sera, pour l'année 2013, le fer
de lance du développement. Haïti est en grand manque d'infrastructures, elle
souffre de mauvaise presse a causes de ses instabilités récurrentes et des
vacances de qualités coûtent beaucoup trop cher en Haïti comparé a la
République Dominicaine ou la Jamaïque; a moyen terme peut être, à court
terme, ridicule. Et la encore, promouvoir le tourisme dans un pays qui figure
parmi les plus corrompus du monde ne doit pas être chose facile. La lutte
contre la corruption devient donc la grande solution à ces deux grands maux
dont souffre le gouvernement. Une autre question se pose alors à savoir les
buts réels de cette nouvelle croisade contre la corruption et ses chances de
réussite. Nous en parlerons bientôt.